12 septembre, 2025

24 Dimanche Ordinaire

 Pour la semaine qui vient...

 La Croix Glorieuse…

    Nous méditons avec joie aujourd’hui ce qui a permis à Jésus de nous sauver: la croix. Quel mystère bouleversant de considérer que la croix du Seigneur, objet de supplice ignoble, deviendra la source du salut et l’expression suprême de son amour pour l’humanité! Renversement christique que seul Jésus peut opérer. De la déchéance, de la violence et de la haine, il en tirera l’élévation, la paix et l’amour.
    Désormais, la croix devient le signe de sa présence chrétienne et de notre appartenance au Christ. Elle se dresse au carrefour de nos routes et de nos vies, nous rappelle l’amour dont nous sommes aimés et le prix payé par Jésus pour chacun. Voilà pourquoi on peut parler de la gloire de la croix.
    Nos frères orientaux aiment d’ailleurs exposer sur le bois un Christ en gloire. Le crucifié donne sa vie par amour pour l’humanité qui, de ce fait, est sauvée. Notre adhésion à ce moment et à ses effets est une question de foi: «ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle». Pour en bénéficier, il faut croire! C’est-à-dire le reconnaître comme vrai, sans forcément tout comprendre, mais y mettre notre confiance et notre cœur.
    Retrouvons le chemin de la croix et entretenons dans notre prière l’amour de ce signe qui dans la mort aura donné la vie.
 Une croix pour combattre le venin du péché…
    La fête de la croix glorieuse est une invitation à méditer sur le langage de la croix à la lumière de la Transfiguration qui s’est déroulée quarante jours auparavant. Un langage scandaleux à bien des égards. En effet, la croix est d’abord un instrument du supplice enduré par Jésus. Mais dans la foi, c’est aussi la voie par laquelle passe notre salut. C’est par la croix que Dieu, en Christ, manifeste le don total de sa personne, pour le bien de l’humanité: «Jésus ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout», ne retenant rien de lui-même.
    Nous sommes habitués à la Croix! Depuis le Vendredi Saint, la Croix n’est pas seulement un instrument de supplice, elle est devenue le signe de la souffrance du Christ et le signe de notre libération. «Quand j’aurai été élevé de terre - dit Jésus - j’attirerai tout à moi».
    Il ne suffit pas de porter au cou une petite croix ou de suspendre un crucifix au mur de sa maison: la croix s’accepte et se porte dans tous les événements de la vie.
 Méditation
    «La main sur le front, je voudrais écrire Dieu sur tous mes rêves. Je voudrais marquer Dieu sur toutes mes idées. Je voudrais que la main de Dieu soit sur toutes mes pensées. Je voudrais que l’imagination de Dieu me fleurisse dans la tête pour que j’invente d’autres manières d’aimer, d’autres bonjours et d’autres fêtes.
    La main sur le cœur, je voudrais dire Dieu, je voudrais chanter Dieu avec tous les mots de mon amour. Je voudrais planter Dieu dans tous les jardins de ma tendresse. Je voudrais que le désir de Dieu me fleurisse le cœur pour que j’invente d’autres fontaines de bonheur.
    La main qui fait la traversée et le voyage depuis une épaule jusqu’à l’autre, je voudrais écrire Dieu sur tout moi-même, je voudrais m’habiller de Dieu de haut et bas et d’une épaule à l’autre.
    Je voudrais être une fenêtre grande ouverte sur le monde et sur la mer, sur le ciel et sur mes frères… Je voudrais que le grand vent de l’Esprit… souffle d’un bout du monde à l’autre… un évangile avec ses bras grands ouverts, un grand amour sans verrou, un amour qui n’oublie personne».

Jean Debruynne

 Dimanche 21 SEPT – La fête de Notre Dame de La Salette, rentrée scolaire, bénédiction des cartables, procession avec la statue de la Vierge Marie et l’apéro. 
La Messe en ce jourssera franco-polonaise à 10h00

05 septembre, 2025

23 Dimanche Ordinaire

Pour la semaine qui vient...

 L’amour jusqu’au bout.

    Qui d’entre nous s’assoit pour préparer la rentrée scolaire? La rentrée pastorale? La question s’avère étonnante, pour peu que nous ayons pris du repos pendant ces mois d’été. Les textes de ce dimanche sont truffés de questions qui peuvent nous amener à reprendre nos activités avec sagesse et discernement. L’horizon s’ouvre devant nous: il est celui des possibles et de la nouveauté.
    La première lecture guide notre réflexion en ce sens. La place de l’homme fragile, limité, chancelant, face à celle de Dieu de qui vient tout don parfait. Il y a un véritable appel à la sérénité. Nos actions, aussi bonnes soient-elles, jouent pleinement leur rôle si elles sont vraiment fondées sur la Parole. La sagesse de Dieu donne à l’homme de sortir de sa condition précaire pour découvrir ses intentions les plus grandes.
    Préférer Jésus à la vie tranquille; porter sa croix plutôt que s’esquiver; renoncer à quantité de biens pour se mettre au service. Chacune de nos rentrées est porteuse de choix qui guident l’année à venir.

 À la recherche d’une ressource inépuisable.
    Mauvaise nouvelle: nous sommes disciples du Christ, mais aucun de nous n’a les moyens d’être à la hauteur de cette identité. Asseyons-nous, calculons la dépense à prévoir, et voyons si nous avons que quoi «aller jusqu’au bout»: se convertir? Affreusement coûteux! Aimer sans compter? Exorbitant! Renoncer à sa propre vie? Mais c’est la ruine! Ou bien Jésus a décidé de faire le vide autour de lui, ou bien il y a une solution… Jésus pose ses conditions, à ceux qui veulent devenir ses disciples ils devront «porter leur croix», car la croix de Jésus demeure l’exemple de l’amour qui se donne jusqu’au bout. La croix n’est plus alors signe de la souffrance et de la mort, elle est signe de l’amour infini. Alors la vie du disciple en est illuminée.

    L’Evangile de Luc est particulièrement provocateur. Qui aime sa femme, ses parents, ses enfants, plus que Jésus, n’est pas digne de lui! C’est pour le moins abrupt... Le Christ ne nous prêche pas la haine (bien que le texte hébreu parle de «haïr»), mais il nous demande une préférence. Ce qui implique forcément un certain détachement, une certaine distance avec la famille. Aucune institution ne doit se substituer à notre liberté, aucun amour ne doit être fusionnel... Chacun de nous est unique devant Dieu. Comme c’est chacun de nous qui décide de construire sa vie (sa «tour»), et de donner cette vie, si nécessaire. Et au dernier jour, mieux vaudra la donner que se la faire ôter!

 Quelques informations:
    • Messe de rentrée diocésaine: dimanche 7 SEPT à 16h00 à la Cathédrale La Major
    • KT primaire – la première séance mardi le 9 SEPT
    • Dimanche 21 SEPT – La fête de Notre Dame de La Salette, rentrée scolaire, bénédiction des cartables et l’apéro. La Messe sera franco-polonaise à 10h00


29 août, 2025

22 Dimanche Ordinaire

 Profitons des vacances pour méditer! 

 Orgueil et humilité
    On peut comprendre l’un par son contraire. L’humilité s’oppose à l’orgueil. Elle prend d’abord sa source dans un sain et raisonnable réalisme. Nous ne sommes pas grand-chose face au monde ou à Dieu. Il n’y a pas vraiment beaucoup de raisons à bien considérer les choses, de pavoiser, de nous faire considérer les choses et de nous faire plus grands que nous sommes.
    L’orgueil est avant tout un aveuglement. L’humilité, elle, naît de ce constat. Puis elle s’approfondit par la reconnaissance que nous acquérons en découvrant l’infinité de l’amour de Dieu. Nous aurions pu si facilement tomber, si la grâce n’était pas venue à notre secours. Là où il pourrait y avoir désespoir ou raidissement, l’humilité vraie est joie et paix. Nos désirs sont grands, infinis. C’est bien normal, puisque Dieu en a disposé ainsi. Mais le chemin pour y parvenir est le dépouillement, la pauvreté du cœur et l’abandon, bref le chemin tracé par le Christ lui-même.
    Saint François de Sales résume tout ceci à sa façon: «qu’est-ce que l’humilité chrétienne? C’est l’amour de Notre Seigneur», et il invite: «Aimez cette chrétienne condition, glorifiez-vous de n’être rien, soyez-en bien ainsi, puisque notre misère sert d’objet à la bonté de Dieu pour exercer sa miséricorde.»

 L’humanité sous le regard de Dieu…
    «Dieu seul est humble. L’homme ne l’est pas, sinon dans la mesure où il reconnaît son impuissance à l’être. Il faut avancer ici pas à pas…
    Dieu opère ce que nous sommes impuissants à opérer par nous-mêmes: le bris du miroir devant lequel, travaillant à nous dépouiller de notre orgueil, nous étions satisfaits de notre dépouillement. Alors on ne sait plus si l’on est humble. On sait seulement, comme Simon-Pierre au bord de lac, qu’il suffit que Dieu le sache et veuille qu’on le soit davantage. On marche dans la vie comme un enfant joyeux pour qui tout est lumière, à l’exception de soi.»
François VARILLON (L’humilité de Dieu.)
 Méditation l’HUMILITÉ
    À l’école de l’Évangile, la bonne place, la place de choix, est celle du petit, du pauvre, du cœur pur, du serviteur, de l’enfant… qui attend tout de son Seigneur, qui l’écoute et qui met sa parole en pratique. On pourrait continuer les exemples et les illustrations au gré des paraboles et des enseignements de Jésus. Ces places d’humilité et d’abaissement servent de faire-valoir à celles fort prisées, selon la chair, du puissant, du riche, du calculateur et du maître. Et pourtant… et pourtant…
- Au Royaume de Dieu, la juste place est celle unique pour chacun, celle qui fait place à Dieu, celle qui fait place à l’autre, à tous les autres.
- Au Royaume de Dieu, la juste place est celle offerte à chacun, à sa mesure, dans l’amour.
- Au Royaume de Dieu, chacun est invité personnellement et a entendu au creux de son oreille: «Mon ami, avance plus haut», à la hauteur, la profondeur, la largeur du cœur de Dieu… encore faut-il ne pas se tromper de demeure!
    La «bonne place», à genou devant notre Seigneur, c’est assurément celle qui ne nous sera pas enlevée…

22 août, 2025

21 Dimanche Ordinaire

 Profitons des vacances pour méditer! 

Porte étroite mais ouverte
    «Aujourd’hui, nous passons devant tant de portes qui invitent à entrer en promettant un bonheur dont nous nous apercevons ensuite qu’il ne dure qu’un instant, qu’il s’épuise en lui-même et n’a pas d’avenir. Je vous pose une question: nous, par qu’elle porte voulons-nous entrer? Et qui voulons-nous faire entrer par la porte de notre vie? Je voudrais dire avec force: n’ayons pas peur de franchir la porte de la foi en Jésus, de le laisser entrer toujours plus dans notre vie, de sortir de nos égoïsmes, de nos fermetures, de nos indifférences envers les autres. Parce que Jésus illumine notre vie avec une lumière qui ne s’éteint plus. Ce n’est pas un feu d’artifice, ce n’est pas un flash! Non, c’est une lumière tranquille qui dure toujours et nous donne la paix. Telle est la lumière que nous rencontrons si nous nous entrons par la porte de Jésus.
    Certes, la porte de Jésus est une porte étroite, non parce qu’elle est une salle de torture. Non, pas pour cela! Mais parce qu’il nous demande de Lui ouvrir notre cœur, de nous reconnaître comme pécheurs, ayant besoin de son salut, de son pardon de son amour, d’avoir l’humilité d’accueillir sa miséricorde et de nous faire renouveler par Lui. Être chrétiens signifie vivre et témoigner de la foi dans la prière, dans les œuvres de charité, en promouvant la justice, en accomplissant le bien. C’est par la porte étroite qu’est le Christ, que doit passer toute notre vie».
(Pape François)
 Prendre le risque de réconcilier…
    Les chrétiens sont à l’heure où la vocation d’universalité, de catholicité, déposée en eux par l’Évangile, peut trouver un accomplissement sans précédent… Auront-ils le cœur assez large, l’imagination assez ouverte, pour répondre à un des appels premiers de l’Évangile: dans chaque «aujourd’hui», prendre le risque de réconcilier, être ainsi le levain de confiance entre les nations, entre les races dans toute pâte de la famille humaine, entre qui, pour subsister, aspire à une unité à travers la terre?
    Le passage de la lettre aux Hébreux semble vouloir illustrer le proverbe: «Qui aime bien châtie bien». Pris à lettre, il conduirait à une fausse conception de Dieu, celle d’un Dieu- Justicier, qui s’exprime dans la réflexion courante: «Qu’est-ce que j’ai fait au Bon Dieu pour avoir tant de malheur?». La lettre veut seulement inviter les correspondants, qui subissent persécutions et contradictions à cause de leur attachement à Jésus Christ, à recevoir cela comme un moyen de purifier leur foi. Ce n’est pas de gaîté de cœur que l’on supporte les moqueries et les avanies, mais quel fortifiant pour une foi qui risque toujours de s’enliser dans la facilité!

✨ Réflexion
    Le salut est un don de Dieu, nul d’entre-nous ne peut être assuré du sien, ni de celui des autres, sous prétexte qu’il est baptisé, régulier à la messe, militant, honnête ou soi-disant «Chrétien sans le savoir»: en sommes-nous encore persuadés? N’avons-nous pas remplacé le jugement de Dieu par le nôtre?
    Nous efforçons-nous d’entrer par la porte étroite: sommes-nous petits devant Dieu, dénués de prétentions, sans gloriole ni autre certitude que celle de la miséricorde de Dieu?
    La facilité avec laquelle nous «sauvons» tout le monde n’est-elle pas un moyen de couvrir notre manque de sens apostolique, notre silence sur Dieu et l’Évangile?

Prière:
La porte de ta maison, Seigneur, est grande ouverte.
Mais certains guides de ton peuple se sont avisés de la fermer.
Eux-mêmes n’y entraient pas, Et ils empêchaient d’entrer ceux qui le voulaient.
Désormais, c’est à eux que tu refuses toi-même l’entrée,
tout en accueillant ceux du dehors.
Apprends-nous, Seigneur notre Dieu, à entrer par la porte étroite de service,
À l’image de Jésus, ton Fils et notre frère.

15 août, 2025

20 Dimanche Ordinaire

 Profitons des vacances pour méditer!

✨ Avec le Christ, résistons au mal.
    Les textes de ce jour ne nous poussent pas à l’optimisme: une descente dans une citerne pour Jérémie, la croix endurée par Jésus, des divisions dans les familles. Des prophètes dont les paroles sont mal accueillies… L’un démoralise la population, et l’autre annonce des épreuves pour ceux qui choisiront de le suivre. A vrai dire, rien de bien réjouissant. Quand on exige et on promeut la justice, on peut déclencher la violence de la part de ceux qui ne la veulent pas. Quand on requiert l’égalité pour tous, éclate la colère de ceux qui ne veulent rien lâcher de leur pouvoir et de leurs avantages. En bref, ne serait-il pas mieux de se taire? A croire que la vie chrétienne n’a rien d’un long fleuve tranquille.
    Le feu, certes peut réchauffer, mais quand il purifie c’est douloureux. La parole vraie divise et provoque inévitablement de l’hostilité. C’est ce qui est arrivé à Jésus. Le feu de sa passion pour nous, passion qui l’a animé toute sa vie, a réchauffé le cœur de beaucoup de ceux qui l’ont écouté mais a suscité aussi en d’autres la volonté de le mettre hors de nuire. Et cela existe même au cœur de nos familles, car le feu est celui de la vérité qui ne trompe pas, qui ne transige pas. Il peut entraîner la solitude, voire la mort. Ce sont bien là les risques de la mission qui entraîne à suivre le Christ et à découvrir qu’il nous est chemin de lumière malgré tout.
✨ Parole de feu.
    Le feu que Jésus apporte sur la Terre n’est-il pas le feu de l’Esprit Saint, qui embrasse nos cœurs, mais vient aussi éclairer nos yeux et notre intelligence? Nous comprenons alors, nous saisissons avec certitude que Jésus est vraiment le chemin, la vérité, la vie. Pas un chemin parmi d’autres, mais bien le chemin.
    Combien il est alors douloureux de voir autour de nous, chez nos proches, des choix de chemins qui sont mauvais, qui mènent à la perdition. Nous devons, dans la vérité, montrer que ce chemin, qui se nomme Jésus-Christ est le seul qui mène au salut.
    Hélas, comme Jésus l’avait annoncé, c’est trop souvent la division qui en résulte. Il faut alors tenir sur ce chemin, sans le quitter, et dans la charité. S’en tenir en tout et toujours serait-il une vraie torture? Ce sera comme un martyre pour la justice et la vérité. Ce martyre peut parfois être le nôtre aujourd’hui.