Mgr Fortuné de Mazenod, premier évêque de Marseille, lors du rétablissement du diocèse en 1823, installa dans ce quartier alors essentiellement rural une chapelle qu'il consacra à son saint patron, et qui fut ultérieurement érigé en paroisse.
En 1874 Mgr Charles PLACE - son successeur - nomma un jeune curé de 36 ans, Messire Charles BATISTE, avec mission de construire une nouvelle église, plus grande. Grâce à sa remarquable énergie, celui-ci trouvera les moyens de réaliser ce projet.
La première pierre fut posée en 1877 et l'église consacrée en 1879.
Le clocher, l'orgue et une grande partie des œuvres d'art qui ornent l'église ne furent cependant achevés que plus tard.
L'église est construite sur un plan pseudo-basilical à trois nefs: la nef centrale est plus haute que les nefs latérales, mais n'est éclairée que par celles-ci. La voûte sur croisées d'ogives et les vitraux sont caractéristiques du style néo-gothique qui plaisait alors à Marseille. Les colonnes monolithes de marbre rouge, avec leurs chapiteaux composites, semblent détonner. Selon la tradition du quartier, ces colonnes proviennent du chantier de la cathédrale. Elles n'avaient pas été taillées à la bonne dimension et elles ont été récupérées pour Saint-Fortuné, où elles donnent une touche de couleur et de gaieté renforcée par la décoration du chœur en stuc.
Le culte de Notre-Dame de la Salette
Plus que Saint Fortuné - patron de la paroisse - c’est la figure de la Vierge de La Salette, honorée par les ex-voto et illustrée par la statue et les vitraux qui sont au-dessus de l’autel, qui frappe celui qui entre dans l’église. Ceux-ci nous rappellent que Mélanie Calvat - la bergère de La Salette - fuyant constamment les persécutions que lui valurent les révélations prophétiques dont elle avait été gratifiée, fit plusieurs séjours à Marseille, notamment de 1862 à 1867 et de 1890 à 1892, et fut catéchiste à Montolivet.
La célébration du jour anniversaire des apparitions (19 septembre), reportée au dimanche suivant, constitue une tradition continue dans la paroisse depuis 1867. Le nombre et la qualité des œuvres d’art qui ont été rassemblées dans cette église en peu d’années témoignent du mouvement de ferveur suscité dans le quartier par la présence de Mélanie.
Les œuvres d’art
La statue en plâtre de Notre-Dame de La Salette située au-dessus du maître-autel, dans une niche en trompe-l'œil, a remplacé l'émouvante statue polychrome bénie en 1866 et vraisemblablement conçue d'après le descriptif de Mélanie, qui se trouvait dans l’ancienne chapelle et que la paroisse a conservée comme statue de procession.
Lors de la rénovation de l’église en 2006, la statue située au-dessus de l’autel a reçu elle aussi une décoration polychrome.
L’appui de communion (1878), le maître-autel (1879), les deux bénitiers (1880) et les fonts baptismaux (1883) forment un ensemble en marbre de Carrare, sorti des ateliers du célèbre sculpteur marseillais Jules Cantini.
Les vitraux situés derrière l’autel représentent, au centre, l'apparition de Notre-Dame sur la montagne de La Salette, à gauche Saint Antoine du désert et à droite Saint Joseph. Sur le mur ouest, on peut voir du sud au nord: Saint Jacques, Saint Louis - roi de France, Saint Maximin, Sainte Claire, Saint Honoré et Saint Prosper; au-dessus de la tribune: Sainte Marie-Madeleine, Saint Charles Borromée et Saint Fortuné - évêque de Todi - patron de la paroisse; sur le mur est, du nord au sud: Saint Michel archange, Sainte Thérèse d’Avila, Sainte Jeanne de Chantal, Saint Alexis, Saint Jean l’évangéliste et Saint Melchior.
Ces vitraux portent les noms des donateurs qui les ont financés, sauf celui qui représente Charles Borromée. Celui-ci est un don de Mgr Charles PLACE qui apportait par là son soutien à Messire Charles BATISTE.
Orgue de Montolivet
Sur le site dédié vous pouvez trouver des informations sur la reconstruction de l'orgue de Montolivet, sur les concerts organisés dans l'église de Montolivet, ainsi que la musique liturgique pendant les offices paroissiaux.