30 octobre, 2024

Fête de la Toussaint

🔆 Saints connus, saints inconnus…
    Nous fêtons aujourd’hui tous les saints, plus nombreux que les figures célèbres répertoriées au calendrier de l’Église. Ils sont multitude, provenant de tous les horizons, et s’acheminant en un grand pèlerinage vers la fête céleste. Grâce au sacrifice du Christ, ils sont sortis victorieux de la lutte où s’affrontent le Royaume de Dieu et celui de Satan (première lecture).
    Les sains sont plus nombreux qu’on ne le croit: leur terrain de prédilection est celui de la vie quotidienne. Avec ce matériau apparemment médiocre, ils fabriquent de la douceur, de la miséricorde, de la justice, de la joie, de la paix (évangile). Ils sont le levain dans l’immense pâte humaine souvent si lente à lever.
    Au cœur de cette aventure de la sainteté, une certitude: Dieu nous aime et fait de nous ses enfants; et une espérance: nous serons transformés à l’image de son Fils, en ayant part à sa gloire (deuxième lecture).

🔆 Tous appelés à la sainteté.
    En un langage imagé, l’Apocalypse présente l’impressionnant cortège des élus, mêlant aux douze tribus d’Israël une foule innombrable venue de tous les horizons. Qui sont-ils? Le visionnaire répond: «Ils viennent de la grande épreuve», allusion aux victimes des premières persécutions déclenchées contre les chrétiens. Dans l’épître, saint Jean déclare que les baptisés sont dès à présent, et en vérité, enfants de Dieu – en attendant d’être rendus semblables au Fils de Dieu. Les Béatitudes de Matthieu donnent à cette double réponse un contenu concret: les élus sont les pauvres de cœur, les doux, les compatissants, les assoiffés de justice, les miséricordieux, les cœurs purs, les artisans de paix et les persécutés. Jésus les déclare heureux parce qu’ils ont accueilli dans leur vie la joie de Dieu.

🔆 Heureux...
    Le mot «apocalypse» a pris dans le langage moderne un sens péjoratif: l’apocalypse, c’est un peu «la fin du monde»! Sous la plume de Jean, le mot a un tout autre sens: certes, il est question de la «fin des temps», mais annoncée comme une bonne nouvelle et non pas comme une catastrophe!
    L’apocalypse nous «dévoile», nous «révèle» - c’est le sens étymologique du mot – au travers d’une sorte de long poème, ce qu’est le Salut et comment il est à l’œuvre dans l’Histoire. La scène qui nous est décrite aujourd’hui est impressionnante: on y voit l’immense cortège des «élus», une foule innombrable venue de tous les horizons. C’est le peuple de croyants marchant, à travers le temps et l’histoire, vers la joie éternelle; c’est ce peuple de saints, connus ou anonymes, dont l’Église nous invite à faire mémoire aujourd’hui.
    Dans la ferveur de cette fête – nous sommes les héritiers de toutes ces femmes, de tous ces hommes qui, depuis l’aube du christianisme, ont choisi de laisser la frêle lueur de la foi éclairer leur vie.