28 février, 2025

8 Dimanche Ordinaire

 Pour la semaine qui vient...

Ù A leur place!
    Jésus, fils de charpentier, connaissait vraisemblablement le maniement des poutres. Il savait qu’elles étaient nécessaires pour soutenir une construction, chaque poutre devant être disposée à sa place, comme un appui sûr, pour l’édification d’une charpente protectrice. Voilà la clé de cet Evangile: appel à remettre chaque chose à sa place. C’est ce que nous dit l’extravagance de cette histoire de poutre aveuglante et de brin de paille perdue dans les yeux d’un autre. Dans l’élan de la miséricorde, les poids lourds de nos fautes les plus inavouables n’ont pas leur place devant nos yeux. Chercher la petite-bête dans la vie de nos frères, non-plus. Nos péchés, petits ou énormes, si on laisse le charpentier de la miséricorde s’en occuper, pourront servir à la construction de notre existence… Pourquoi donc regarder les défauts des autres? Pourquoi se battre contre les nôtres? Le Seigneur, par l’exercice de la miséricorde, les sculpte, les rabote, les ajuste et les met ailleurs.

Ù Rester fidèle au Christ…
    «On reconnaît un arbre à ses fruits»: l’expression utilisée par Jésus est passée dans le langage courant pour considérer les œuvres comme révélatrices de la qualité d’une personne. Ben Sirac le Sage s’était servi de cette image pour signifier que la parole fait connaître les sentiments. Mais de quels fruits Jésus parle-t-il? Il énonce: un disciple doit être bien formé pour éclairer les autres; il faut faire son examen de conscience avant de juger son prochain; de la qualité d’un homme dépend de la qualité de ses actes; les paroles sont l’expression du cœur.
    Jésus présente à ses disciples l’esprit du Royaume de Dieu qui suppose l’écoute et la mise en pratique de sa parole. Le disciple doit accueillir l’enseignement du Messie et le mettre en pratique, puis convertir sa manière de vivre pour porter du fruit de qualité. Les paroles, comme les actes, seront alors à l’aune du cœur et le disciple vivra dans la fidélité au Christ. L’exemple du catéchuménat est éclairant pour aujourd’hui: les personnes qui demandent le baptême sont formées tout autant par une catéchèse que par la liturgie et le témoignage des baptisés; ainsi les maîtres sont aussi des disciples. Par le baptême, nous passons de l’aveuglement à la lumière. Mais ce sacrement rend définitif ce passage, il reste cependant à le consolider tous les jours.
    Le disciple n’est pas au-dessus du maître; mais une fois bien formé, chacun sera comme son maître. Jésus vient de choisir ses douze disciples (ils commencent donc officiellement à le suivre, à l’écouter, à faire partie des proches).
    «Le disciple n’est pas au-dessus du maître». Sans doute Jésus trouve-t-il ses disciples encore aveugles... Ils ont besoin d’écouter, de regarder, de changer leur cœur avant d’être prêts pour partir en mission.
    Un bon arbre ne donne pas de fruit pourri; jamais non plus un arbre qui pourrit ne donne de bon fruit. Bonne... Mauvaise, pourrie... La nature de l’homme n’est pas arrêtée à la naissance. Un homme peut s’améliorer (en écoutant, en persévérant, en recevant les «bons engrais», les bons conseils), ou se laisser aller, se dégrader et pourrir. Seigneur, suis-je vraiment prêt à aider les autres, à les conseiller, à les guider? Ne dois-je pas d’abord faire un tri en moi pour faire de la place pour toi?
    L’Homme a des choix à faire tout au long de sa vie. S’il veut porter de bons fruits, le fond de son cœur doit être bon, et c’est un travail quotidien de le rendre et de le garder bon. Nos fruits nous semblent pourris? Surtout ne pas désespérer! Reprendre sa vie en main... Dieu donne sa grâce à qui veut l’accueillir. Il n’est jamais trop tard pour changer le fond de son cœur! Pour devenir de vrais disciples de Jésus, nous devons changer notre cœur pour pouvoir un jour porter de bons fruits. Pour cela nous avons des aides: nous pouvons prendre racine dans la vie de Jésus, nous pouvons nous élever vers le Père en le priant, nous pouvons accueillir l’Esprit Saint pour qu’il soit la sève qui circule en nous.

Ù Prière
Me voici devant toi, Seigneur,
en ce moment de la journée que je te consacre.
Je fais silence de tout ce qui peut me distraire de toi -
extérieurement et intérieurement.
Ces quelques minutes ne m’appartiennent plus, elles sont à toi.
Que ton Esprit Saint me guide sur le chemin qui mène à toi.


21 février, 2025

7 Dimanche Ordinaire

 Pour la semaine qui vient...

Ù Devenir artisans de paix.
    Depuis des millénaires, cette histoire est sans cesse rejouée: combien de fois sommes-nous tentés «d’anéantir» l’autre, de l’écraser, de le faire taire? Scénario – ô combien! – répété sur la scène de notre vie professionnelle, familiale, conjugale, associative, communautaire!
    Ces lignes de l’Evangile sont une gifle à notre amour. Savons-nous aimer, donner, pardonner, sans espoir de retour? On est à l’extrême opposé de la loi du talion: «Œil pour œil, dent pour dent». Il n’y pas de compromis possible. Encore et toujours, nous sommes appelés à «aimer nos ennemis», et à leur souhaiter du bien, et à «prier» pour eux. Encore et toujours, il faut donner sans compter et sans attendre de retour. Jésus énonce la règle d’or, déjà connue par le grand rabbin Hillel: «Ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le aussi pour eux.» Il s’agit d’être «miséricordieux comme notre Père est miséricordieux».
    Porter aujourd’hui, dans la prière, cette injonction du Christ: «Aime tes ennemis!» Lui demander la grâce de ne pas me laisser envahir par l’amertume et le ressentiment. Oser poser sur l’autre qui me dérange le regard même de Dieu... «La mesure d’aimer Dieu, c’est d’aimer sans mesure», disait saint Bernard...

Ù Les différentes composantes du pardon…
    Tout d’abord, pardonner requiert une réelle reconnaissance de la souffrance provoquée par l’autre (paroles ou actes), sans minimiser quoi que ce soit des causes et des conséquences. Les faits qui ont provoqué des torts ne sont pas, la plupart du temps, des faits excusables et il sera donc nécessaire de reconnaître ce qui s’est réellement passé. Le pardon n’en sera que plus signifiant. Mais cela supposera de renoncer à la vengeance, d’accepter d’être blessé, de partager sa souffrance et de ne pas enfermer le coupable dans son acte délictueux.
    Le pardon, d’une part, est toujours un acte volontaire. Il relève du désir, de l’intention de pardonner. Devant un affront ou une blessure, celui qui souffre prend la décision consciente d’entamer le processus du pardon. Car pardonner, c’est se risquer, c’est avancer un premier pas, c’est accepter de sauter dans la barque.
    Le pardon, d’autre part, apparaît comme un acte de mémoire devenu élément de l’histoire de chacun. Le pardon ne peut être confondu avec l’oubli. Pardonner ouvre à l’avenir. Apprendre à pardonner c’est vivre de modération et de douceur.

Ù Un appel au dépassement.
    Dans notre civilisation, la justice est représentée les yeux bandés, tenant une balance. Cette image est l’inverse de la justice de Dieu qui est miséricorde. Dieu nous demande d’avoir la même attitude que lui-même vis-à-vis de tout homme.

PRIERE DE SAINTE FAUSTINE (extrait)
La miséricorde:
Aide-moi, Seigneur, pour que mes yeux soient miséricordieux,
pour que je ne soupçonne jamais ni ne juge d’après les apparences extérieures,
mais que je discerne la beauté dans l’âme de mon prochain
et que je lui vienne en aide.
Aide-moi, Seigneur, pour que mon oreille soit miséricordieuse,
afin que je me penche sur les besoins de mon prochain
et ne reste pas indifférente à ses douleurs ni à ses plaintes.
Aide-moi, Seigneur, pour que ma langue soit miséricordieuse,
afin que je ne dise jamais de mal de mon prochain,
mais que j’aie pour chacun un mot de consolation et de pardon.
Aide-moi, Seigneur, pour que mes mains soient miséricordieuses
et remplies de bonnes actions,
afin que je sache faire du bien à mon prochain
et prendre sur moi les tâches les plus lourdes et les plus déplaisantes.
Aide-moi, Seigneur, pour que mes pieds soient miséricordieux,
pour me hâter au secours de mon prochain,
en dominant ma propre fatigue et ma lassitude.
Mon véritable repos est de rendre service à mon prochain.
Aide-moi, Seigneur, pour que mon cœur soit miséricordieux,
afin que je ressente toutes les souffrances de mon prochain.
Je ne refuserai mon cœur à personne.
Je fréquenterai sincèrement même ceux qui, je le sais,
vont abuser de ma bonté,
et moi, je m’enfermerai dans le Cœur très miséricordieux de Jésus.
Je tairai mes propres souffrances.
Que Ta miséricorde repose en moi, ô mon Seigneur.


14 février, 2025

6 Dimanche Ordinaire

Pour la semaine qui vient...

Ù Être heureux…
    Avant de se demander ce qu’il faut faire pour être heureux, il convient de s’entendre sur ce que signifie être heureux.
    La vie n’est pas un long fleuve tranquille, elle est semée d’embûches, de souffrances physiques, psychiques et morales, elles se superposent avec des joies, des bonheurs et des plaisirs. Concernant le bonheur, croire que pour être heureux il faut se sentir bien tout le temps, c’est une illusion. Que faire pour être durablement heureux? Être capable d’analyser les situations diverses, être à l’écoute, et rester soi-même. Être Heureux prendre du temps pour soi, de se retrouver avec d’autres. Heureux de pouvoir prendre le temps de s’émerveiller, malgré les difficultés de la période actuelle.
    Le bonheur est une aspiration de tout homme, mais la vie nous confronte à l’existence du mal et du malheur. Malheur et bonheur ne sont pas forcément là où nous pensons les trouver.

Ù Lire la Bible comme un poème.
    Si LA BIBLE use d’une parole poétique, ce n’est évidemment pas pour fuir la réalité de notre condition mais pour lui donner toute valeur que les mots habituels ne savent exprimer.
    Les meilleurs interprètes comparent la Bible à une lettre d’amour: lue par une personne étrangère, elle risque de sonner creux, lue par une personne aimée, elle est goûtée dans tous ses mots. Les excès du style n’y font plus sourire, mais sont compris comme la preuve de l’élan qui les anime. Or, qu’est-ce donc que la poésie, sinon le langage même de l’amour?
    Lire la Bible, comme un poème, se fait l’écho d’une joie de Dieu en ses œuvres.
    Lire la Bible comme un poème, ce n’est donc pas en repérer les procédés poétiques, les genres littéraires, mais c’est saisir la force et la saveur d’une parole qui ne cesse de modeler notre vie.
    Lire la Bible comme un poème, c’est découvrir que notre vie peut avoir l’élan, la beauté, la richesse d’un poème.


07 février, 2025

5 Dimanche Ordinaire

 Pour la semaine qui vient...

Ù Avance au large…
    Deux récits de vocations nous sont proposés aujourd’hui en parallèle: celle du prophète Isaïe et celle de l’apôtre Pierre.
    Dieu se présente d’un côté comme le Dieu trois fois saint, le Seigneur de l’univers; de l’autre côté, c’est Jésus qui est monté simplement dans la barque de Pierre mais qui va se manifester comme maître de la création.
    Isaïe et Pierre se reconnaissent pécheurs et sont pris d’effroi; ils se mettent à craindre la proximité de Dieu. Mais le Seigneur les appelle l’un et l’autre à une mission: il fait d’eux ses messagers, ses envoyés. C’est la vocation au sens fort. Des paroles de Jésus résonnent au cœur de ceux qui se sentent appelés par lui: «Avance au large!». Ne reste pas au port, où à l’abri d’un coin tranquille, calfeutré dans tes soucis, tes envies, tes étroitesses. Dépasse-toi toi-même et avance, va vers les périphéries dirait le pape François. Et là jette tes filets, car, si la vocation est personnelle, l’accomplissement de la mission a une dimension collective: les Apôtres forment un groupe. Mais pour s’engager dans la mission, il y a deux exigences: il faut tout laisser, tout ce qui ne mène pas à Jésus; et il faut le suivre, lui, Jésus, afin de partager son intimité.

Ù Qui sera notre messager?
    Aux chrétiens est confié l’Evangile comme le rappelle saint Pierre. Il leur demande de le garder tel que l’Apôtre leur a annoncé car il est gage de salut ! Si une telle responsabilité peut effrayer, Dieu lui-même nous aide à la porter.
    Les textes de ce dimanche viennent nous aider à mieux comprendre le sens de la vocation chrétienne. Le mot vocation, du latin «vocare», fait référence à un appel. Dans ce langage imagé ne voyons pas un appel au prosélytisme, mais plutôt la volonté du Christ d’être proche des hommes à qui il s’adresse.
    Aujourd’hui, par la grâce de notre baptême, nous sommes tous, à notre tour, envoyés en mission pour le Royaume: celui-ci rassemblera tous les hommes qui, comme les premiers témoins, auront entendu l’appel du Seigneur et y auront répondu. Laissons alors monter sur nos lèvres la parole du psalmiste: «Seigneur, n’arrête pas l’œuvre de tes mains».

Ù Attention:
    - exceptionnellement il n'y aura pas des Messes à Montolivet mardi le 11, jeudi 13 et vendredi 14 février.