21 février, 2025

7 Dimanche Ordinaire

 Pour la semaine qui vient...

Ù Devenir artisans de paix.
    Depuis des millénaires, cette histoire est sans cesse rejouée: combien de fois sommes-nous tentés «d’anéantir» l’autre, de l’écraser, de le faire taire? Scénario – ô combien! – répété sur la scène de notre vie professionnelle, familiale, conjugale, associative, communautaire!
    Ces lignes de l’Evangile sont une gifle à notre amour. Savons-nous aimer, donner, pardonner, sans espoir de retour? On est à l’extrême opposé de la loi du talion: «Œil pour œil, dent pour dent». Il n’y pas de compromis possible. Encore et toujours, nous sommes appelés à «aimer nos ennemis», et à leur souhaiter du bien, et à «prier» pour eux. Encore et toujours, il faut donner sans compter et sans attendre de retour. Jésus énonce la règle d’or, déjà connue par le grand rabbin Hillel: «Ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le aussi pour eux.» Il s’agit d’être «miséricordieux comme notre Père est miséricordieux».
    Porter aujourd’hui, dans la prière, cette injonction du Christ: «Aime tes ennemis!» Lui demander la grâce de ne pas me laisser envahir par l’amertume et le ressentiment. Oser poser sur l’autre qui me dérange le regard même de Dieu... «La mesure d’aimer Dieu, c’est d’aimer sans mesure», disait saint Bernard...

Ù Les différentes composantes du pardon…
    Tout d’abord, pardonner requiert une réelle reconnaissance de la souffrance provoquée par l’autre (paroles ou actes), sans minimiser quoi que ce soit des causes et des conséquences. Les faits qui ont provoqué des torts ne sont pas, la plupart du temps, des faits excusables et il sera donc nécessaire de reconnaître ce qui s’est réellement passé. Le pardon n’en sera que plus signifiant. Mais cela supposera de renoncer à la vengeance, d’accepter d’être blessé, de partager sa souffrance et de ne pas enfermer le coupable dans son acte délictueux.
    Le pardon, d’une part, est toujours un acte volontaire. Il relève du désir, de l’intention de pardonner. Devant un affront ou une blessure, celui qui souffre prend la décision consciente d’entamer le processus du pardon. Car pardonner, c’est se risquer, c’est avancer un premier pas, c’est accepter de sauter dans la barque.
    Le pardon, d’autre part, apparaît comme un acte de mémoire devenu élément de l’histoire de chacun. Le pardon ne peut être confondu avec l’oubli. Pardonner ouvre à l’avenir. Apprendre à pardonner c’est vivre de modération et de douceur.

Ù Un appel au dépassement.
    Dans notre civilisation, la justice est représentée les yeux bandés, tenant une balance. Cette image est l’inverse de la justice de Dieu qui est miséricorde. Dieu nous demande d’avoir la même attitude que lui-même vis-à-vis de tout homme.

PRIERE DE SAINTE FAUSTINE (extrait)
La miséricorde:
Aide-moi, Seigneur, pour que mes yeux soient miséricordieux,
pour que je ne soupçonne jamais ni ne juge d’après les apparences extérieures,
mais que je discerne la beauté dans l’âme de mon prochain
et que je lui vienne en aide.
Aide-moi, Seigneur, pour que mon oreille soit miséricordieuse,
afin que je me penche sur les besoins de mon prochain
et ne reste pas indifférente à ses douleurs ni à ses plaintes.
Aide-moi, Seigneur, pour que ma langue soit miséricordieuse,
afin que je ne dise jamais de mal de mon prochain,
mais que j’aie pour chacun un mot de consolation et de pardon.
Aide-moi, Seigneur, pour que mes mains soient miséricordieuses
et remplies de bonnes actions,
afin que je sache faire du bien à mon prochain
et prendre sur moi les tâches les plus lourdes et les plus déplaisantes.
Aide-moi, Seigneur, pour que mes pieds soient miséricordieux,
pour me hâter au secours de mon prochain,
en dominant ma propre fatigue et ma lassitude.
Mon véritable repos est de rendre service à mon prochain.
Aide-moi, Seigneur, pour que mon cœur soit miséricordieux,
afin que je ressente toutes les souffrances de mon prochain.
Je ne refuserai mon cœur à personne.
Je fréquenterai sincèrement même ceux qui, je le sais,
vont abuser de ma bonté,
et moi, je m’enfermerai dans le Cœur très miséricordieux de Jésus.
Je tairai mes propres souffrances.
Que Ta miséricorde repose en moi, ô mon Seigneur.