✨ La paix comme un fleuve…
Dans les trois textes proposés par la liturgie, il est question de paix, un don messianique lié à l’intervention ultime de Dieu. Autant dire qu’elle ne concerne pas seulement l’absence de guerre, extérieure ou intérieure, mais cette intégrité que Dieu a voulue pour nous en nous créant à son image et à sa ressemblance. La Paix se décline sur le monde d’une promesse faite au peuple d’Israël d’être enfin consolé des malheurs de l’histoire, nourri et rassasié par la présence de Dieu. La paix, enfin, est le message que les disciples auront à transmettre.
L’eucharistie de ce dimanche fait de nous des compagnons du Christ; elle nous invite à entendre le projet de tendresse de Dieu pour le monde; elle nous invite à rendre grâce à Dieu pour la paix qu’il nous offre en son Fils: c’est une grâce à accueillir et une tâche à accomplir.
✨ La paix de Dieu
Pour parler de la tendresse de Dieu pour son peuple, la Bible a utilisé toutes les images de l’amour: amour du fiancé pour sa fiancée, du mari pour sa femme, du père pour son fils, et ici, amour de la mère pour son nourrisson. C’est assez dire qu’aucune expression de l’amour humain ne peut suffire à exprimer l’amour que Dieu nous porte: amour aux multiples visages, selon que notre cœur a besoin de consolation dans l’épreuve, d’exigences paternelles ou d’amitié partagée entre gens qu’anime le même projet de construction d’un monde nouveau.
Est-ce que je sais encore me laisser aimer par Dieu comme un enfant par sa mère, en abandonnant toute inquiétude, toute angoisse devant l’avenir, dans une confiance éperdue?
M’arrive-t-il de prier pour partager avec Dieu son projet d’un monde meilleur, pour lui faire part de mes découvertes, de mes avancées, de mes infidélités aussi, à la manière dont se parlent deux êtres qui s’aiment?
✨ Missionnaires
Jésus est sur son chemin de Pâques, mais Luc semble vouloir nous faire percevoir où il aboutira cinquante après. Le nombre 72 fait, en effet, allusion au nombre des nations issues de Noé après le déluge. L’universalité du monde. 72 est aussi le produit de 6 par 12. La totalité qui, dans l’Écriture, est un multiple de 7, se réalise ici si on voit en celui qui envoie - le Christ lui-même. Ce sont les douze qui incarnent l’Eglise-Mère. A travers eux, c’est le Christ lui-même qui agit.
Aujourd’hui, c’est nous qui sommes envoyés, aussi démunis que les premiers: difficilement audibles dans le brouhaha du monde. Le temps est venu de promouvoir des formes de mission dans lesquelles chacun est appelé à assurer sa part, en toute responsabilité. Nous sommes des défricheurs, d’autres viendront qui moissonneront jusqu’à ce que le Christ proclame la parole ultime et nous prenne en Lui.