⭐ Le Seigneur devenu Serviteur…
L’évangile nous rapporte aujourd’hui un épisode peu glorieux pour les disciples, car il met en scène deux d’entre eux qui ambitionnent de faire carrière dans le nouveau royaume que Jésus annonce. La réponse de Jésus est cinglante.
Pour les disciples, la seule carrière envisageable est celle d’être serviteur. Et serviteur souffrant. Pas d’autre carriérisme que celui-là. Un jour les disciples partageront sa gloire. Mais en premier lieu, ils partageront ses souffrances en étant baptisés. Les disciples ne seront pas mieux lotis que leur maître, qui est passé avant eux.
Vivre aujourd’hui notre condition de baptisé, c’est avancer, lucides sur nos faiblesses, à travers les épreuves, avec la «pleine assurance» que le Christ «assis à la droite du Père» nous prépare une place. Par son Eucharistie, le Christ invite tout homme à prendre place à la table du Royaume. Il nous revient de répandre dans le monde l’invitation du Christ.
⭐ La juste place…
Être disciple du Christ, c’est participer à sa coupe, la coupe de la croix, du chemin serré, de la porte étroite, de la mort et de la résurrection. C’est le fait de prendre part à sa croix, de vivre pleinement son mystère dans la pauvreté, le dépouillement et le total abandon, comme Jésus l’a dit: «Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive» (Mc 8, 34).
En effet, personne ne peut être disciple du Christ et échapper à la traversée de la croix. Bien qu’elle soit douloureuse, elle est porteuse de fruits et fait du disciple un grain de blé enfoui dans la terre; bien qu’il soit dans l’ombre, sa mort est porteuse de vie, d’espérance… Et ce chemin n’est possible que parce que le Christ l’a vécu en premier, dans son identité de Fils et de disciple. Il a montré le chemin. Il est le chemin par excellence. Et par Lui, tout Mont des Oliviers devient pour chaque disciple, une traversée de Vie, baptisée par la mort et la Résurrection et porteuse de fruits qui demeurent à jamais.