✨ Le Saint-Sacrement
Le mot grec «eukharistía» veut dire «action de grâce». Ce qui peut signifier une action rituelle de bénédiction. On a pu aussi déclarer Jésus comme «l’homme eucharistique». Donateur gracieux et gratuit, il a fait de sa vie, de ses paroles et ses actes, une offrande de sa vie. Tout être humain est habité par un désir de don et de paix: c’est là sa vocation d’enfant de Dieu. C’est le sens des deux gestes qui viennent couronner notre célébration eucharistique: nous nous donnons la paix du Christ avant de partager le pain et le vin. C’est aussi le sens du premier texte de la Genèse (ch 14) que nous lisons aujourd’hui.
Pour vivre il faut se nourrir régulièrement. De même pour vivre de Dieu, de son amour, il faut participer au repas du Seigneur. Rassemblés à la table de l’Eucharistie, les chrétiens se nourrissent de la vie du Christ, de son Corps et son Sang: ils communient. Ce repas a quelque chose de rituel, de solennel, qui préfigure l’Eucharistie, où Jésus se donne en inépuisable et abondante nourriture de vie.
L’évangile de Luc relate la multiplication des pains. Nous voyons cette foule assise qui écoute, qui a faim: faim de nourriture, faim aussi de la parole du Christ, faim de la vraie vie. Les disciples sont inquiets car ils savent qu’il n’y a pas assez de nourriture pour cette foule. Mais Jésus est là et rompt le pain. Osons dire en ce jour: "Viens Seigneur apaiser notre faim, viens Seigneur étancher notre soif ".
En célébrant l’Eucharistie en mémoire du Seigneur, nous retrouvons le sens de la louange, de la bénédiction, du merci au Père qui se donne pour nous en Jésus-Christ.
Célébrer l’Eucharistie avec un peu de pain et un peu de vin, c’est reconnaître l’immense valeur que peuvent acquérir des petits riens de la vie et à la banalité apparente de nos jours. Il suffit de les offrir avec le Christ et, par lui, le monde y trouvera sa nourriture.
✨ Fête du Corps du Christ
La fête du Saint-Sacrement était célébrée par toutes les familles, qui avaient cueilli dans leurs jardins toutes sortes de fleurs dont les pétales couvraient la route empruntée par le prêtre portant le Saint Sacrement et bénissant l’assemblée.
La joie d’adorer le Seigneur nourrissait les âmes à l’égal des disciples heureux de partager un repas avec les fidèles qui avaient suivi le Christ.
✨ L’origine de la fête
C’est à Sœur Julienne de Liège (Mère Julienne du Mont-Cornillon)
que nous devons cette fête. L’évêque du diocèse de Liège l’institua en 1246,
puis le pape Urbain IV ajouta cette fête au calendrier liturgique et la rendit
obligatoire pour l’Église entière en 1264. Il confia à Saint Thomas d’Aquin la
rédaction des textes liturgiques. Jean XXII, en 1318, ordonna de compléter la
fête par une procession où le Saint Sacrement serait porté solennellement dans
les rues.